Inutile de courir bien loin pour profiter de merveilles offertes par dame nature à deux pas de notre porte. Confinement oblige, cette semaine je me suis donc installé dans le jardin et j'ai pu voir de belles petites choses intéressantes.
Ces observations ont été faites sur seulement une dizaine de mètres carrés.
La semaine prochaine je recommence , les insectes seront peut être un peu plus nombreux avec les beaux jours; les chardonnerets construisent un nid sur le pommier, j'évite de passer à proximité tant qu'ils ne l'habitent pas définitivement; de belles observations en perspective... ou pas ?
Le muscari négligé (Muscari neglectum) dresse ses grappes de fleurs bleu-violacé au bord de l'allée :
Un papillon, l'azuré de la faucille (Cupido alcetas) posé au beau milieu d'une touffe de graminées se chauffe au soleil avant de s'envoler pour aller se délecter du nectar des fleurs de trèfle :
Les clytes arqués (Plagionotus arcuatus), longicornes de la famille des cérambycidés étaient en pleine effervescence. Avec leur 2 cm et une allure de grosse guêpe, les prédateurs n'osent pas trop les taquiner.
Une tipule (Limnophila schranki) telle une danseuse d'opéra faisait des pointes sur les graminées :
Le lepture tacheté (Ruptela maculata) autre longicorne cherchait des fleurs blanches de préférence des ombelles d'apiacées dont il est friand :
Une touffe de petite oseille (Rumex acetosella) a colonisé un petit endroit plus sec et granitique :
A proximité, et toujours sur cette petite parcelle plus acide, quelques pieds de teesdalie à tiges nues (Teesdalia nudicaulis) :
Et si l'on n'y prend garde, le séneçon commun (Senecio vulgaris) aura tôt fait de se disperser un peu partout dans le jardin :
Un clairon élégant (Clanopilus elegans) famille des melyridées, se hâte de rejoindre le sommet d'un vulpin des prés pour prendre son envol :
Le mouron des oiseaux (Stellaria média) prospère dans un coin ombragé et humide :
Un salsifis des prés (Tragopogon pratensis) a trouvé refuge au pied d'un muret, malheureusement il ne fleurira pas car ses boutons floraux ont été infectés par une rouille : Microbotryum tragopogonis pratensis.
Sous la treille dont les bourgeons commencent à poindre, le charançon de la vigne (Othiorhyncus sulcatus) se prépare au festin d'un feuillage tendre :
Tout à coup tel un petit éclair mordoré, le carabe doré ( Carabus auratus) traverse l'allée à toute allure; difficile de faire une photo de lui; heureusement il escalade une racine et s’arrête au sommet; est-ce pour reprendre son souffle ou pour s'orienter ?
Des tétrix des clairières (Tetrix undulata , famille des tetrigidés proche des criquets) font des bonds impressionnants pour éviter le piétinement :
Bien sûr il y a aussi quelques araignées qui surveillent le petit monde des insectes et ont trouvé dans le jardin un garde manger à leur convenance, à cette période de l'année, les premières à montrer leur pédipalpes sont les sauteuses telle Aelurillus-v-insignitus, ( taille 8mm) oui oui, son nom s'écrit bien ainsi et il n'y a pas de traduction vernaculaire :
Ou encore Evarcha arcuata, (taille 9mm) très curieuse, elle regarde toujours du côté d'où elle perçoit le moindre mouvement, à cause de cela, il est assez difficile de faire son portrait de profil ou de dos :
Une toute petite qui chasse dans les herbes Pseudeuophris erratica (taille 5 mm) ici la femelle:
et le mâle un peu plus petit, (autour de 4 mm) :
Une fourmi ? Non, une araignée qui se déguise en fourmi, de la famille des sauteuses toujours, ce sont des araignées que l'on dit myrmécomorphes. Elles se comportent comme une fourmi, marchent avec les deux pattes avant relevées afin d' imiter des antennes. Ce mimétisme leur permet d'échapper à un bon nombre de prédateurs qui craignent les fourmis. C'est la premiere fois que je vois cette petite bestiole en Haute-Loire son nom Leptorchestes berolinensis n'a, lui non plus pas d'équivalent français. Taille 5 mm :
Tandis qu'une araignée crabe (Xysticus sp.) se tient à l'affut sur les fleurs d'un pied de cardamine des prés :
En fin de compte une semaine bien remplie et assez riche d'observations; ce confinement permet aussi à la planète de prendre quelques congés qu'elle a bien mérité après toutes les agressions que nous lui avons (et ferons) subir. A la semaine prochaine.
Vraiment sympath et toi et ton jardin ça foisonne ...un bonheur de nous ouvrir les yeux avec tout ça ...moi je pars dans la colline a coté avec mon chien et je vais m arracher les yeux sur une Molène ...histoire de changer des parcours habituels...bisous a vous deux et caresses a Bouba sans le réveiller. Lol
RépondreSupprimerMerci Danie . Bises à vous deux et bonne promenade du toutou.
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